samedi 16 février 2019

Un mariage en Savoie en 1763

Le mercredi 27 juillet 1763, Joseph Jaquin [140] et Claudine Cohendet-Chapot [141] se rendent à huit heures du matin chez le notaire Viallet de Conflans (aujourd'hui Albertville). Leur mariage va bientôt avoir lieu à Venthon, une commune voisine où ils sont tous les deux nés et où ils habitent. Joseph Jaquin, âgé de 35 ans, est accompagné de son père François Jaquin [280]. Il a perdu sa mère depuis presque 20 ans. Claudine Cohendet-Chapot, âgée de 26 ans, est accompagnée de son unique frère Joseph, qui est devenu le chef de famille depuis la mort de leur père Claude en 1741, et de sa mère Anne Deschamps-Bonnat [283]. Devant le notaire, ils vont régler les conventions matrimoniales. Ils sont aussi accompagnés de deux témoins, Jean François Deschamps-Bonnat, oncle de l'épouse, et Pierre Mocquand [Mocand], tous les deux de Conflans.

Début du contrat de mariage entre Joseph Jaquin et Claudine Cohendet-Chapot


Selon un usage bien établi, les futurs époux se marient sous le régime dotal, qui était alors la norme. Le principe est que l'épouse, ou plutôt le père de l'épouse, apporte à la communauté une dot pour « comme il est de louable coutume [...]  s'aider plus facilement à supporter les charges occurrentes au mariage », comme le stipule le contrat de mariage selon une formule établie. Traditionnellement, la dot de la jeune fille est composée d'une somme en argent, très variable selon la situation sociale de l'épouse et de sa sa famille, de son trousseau, que l'on appelait « trosseil » en Savoie, et parfois d'autres biens comme une brebis, des bijoux ou des meubles.

La dot de Claudine Cohendet-Chapot est de 1 100 livres de Savoie. Il est difficile d'estimer l'importance de cette somme. On peut la comparer à une série de contrats de mariage savoyards publiés en 1883, concernant la commune de Messery, en Chablais, une région de Haute-Savoie au bord du lac Léman (cliquez-ici). En 1721, lorsque la fille d'un notaire épouse le fils d'un « procureur au siège mage », le père de la mariée donne une dot de 1 333 livres. On y trouve des dots de 500 livres, mais aussi de 3 000 livres. Parmi les autres contrats trouvés à Venthon, dans la famille, ces 1 100 livres représentent une somme plutôt dans le haut de la fourchette.

Cette somme est composée de 600 livres qui lui viennent de ses droits sur l'héritage de son père, de 400 livres qui lui sont promises dans l'héritage de sa mère et qui ne lui seront dues qu'après le décès de celle-ci, par son frère qui s'y engage, et enfin de 100 livres qui lui ont été léguées par sa tante célibataire Marguerite Cohendet-Chapot, décédée à l'âge 64 ans deux ans auparavant. Mais ce ne sont que 400 livres qui sont payées le jour du contrat :
La somme de quatre cents livres à compte des droits paternels présentement et réellement comptée, nombrée et déboursée par ledit Joseph Cohendet Chappot, des deniers de ladite Anne Deschamps Bonnat sa mère en seize et demi pistoles neuves de Piémont, valeur de vingt quatre livres pièce, et quatre livres en sols, vérifiée, retirée et emportée au vu de moi dit notaire et témoins par ledit François Jaquin. De laquelle [somme], bien content et satisfait, [celui-ci] en quitte et libère de même que dudit trosseil et coffre ledit Joseph Cohendet Chappot, et au besoin ladite Anne Deschamps Bonnat avec promesse de n'en jamais plus rien demander.
Comme on le voit, c'est le fils et la mère, solidairement, qui payent la dot, mais celui qui la reçoit et qui en donne quittance est le père du marié. Nous reviendrons sur cette apparente anomalie. Pour finir sur la dot en espèces, la somme de 400 livres a été prêtée à Joseph Cohendet-Chapot par sa propre mère. Le contrat de mariage porte les conditions de ce prêt et du paiement annuel des intérêts de 20 livres, soit 5 %, sous forme d'une rente annuelle.

Dans le système successoral de Savoie (mais on trouve exactement les mêmes règles dans les Hautes-Alpes), la dot représente la part des filles dans la succession de leurs parents. Le contrat stipule clairement que la fille renonce à tous autres droits sur la succession de ses parents. Cependant, la dot restait la propriété de l'épouse, mais il était de la responsabilité du mari d'en faire le meilleur usage, pour garantir les droits dotaux de son épouse. Comme le précise le contrat, Claudine Cohendet-Chapot nomme comme « procureurs spéciaux et généraux, lesdits François et Joseph Jaquin père et fils, beau-père et époux futurs, conjointement ou séparément aux pouvoirs d'en acquitter, céder, retrouder (?), traiter et transiger ». En retour, « François et Joseph Jaquin, père et fils, ce dernier sous la même autorité, présence et consentement de son dit père » donne une somme de 500 livres à son épouse.

La future épouse apporte en mariage son trousseau ou trosseil, dont le contenu est détaillé dans l'acte. C'est un des éléments les plus intéressants pour nous, car c'est l'occasion de jeter un œil sur la garde-robe d'une Savoyarde au XVIIIe siècle :
Dix coëffes à grands bouts de toile de marchand, deux douzaines aussi de coëffes à grands bouts de toile de ritte du pays, deux douzaines de coëffes rondes garnies de dentelles, une douzaine de mouchoirs de col d'indienne et soie, une douzaine de tabliers tant de cottonne que d'indienne, deux douzaines et demi de chemises de toile commune de pays, trois corps avec leur manches, un de londre, un de droguet et un de serge de vallance, un autre corps de londre, sans manches, et un autre corps aussi sans manches de draps de pays, deux autres corps aussi sans manches de droguet, deux paires de manches, une de droguet et l'autre de ratine, deux corsages, un de demi londre, et l'autre de ratine, cinq cotillons, un de serge de vallance, deux de dauphine, et deux de pierre latte, trois autres cotillons de toile commune de pays, six autres cotillons de drap de pays, un teint couleur mus, trois bleu, un noir, et l'autre aussi bleu, deux chemisettes aussi de drap de pays, une douzaine de tabliers en laine et fillet pour jours ouvriers, trois paires de bas de laine, douze aunes de toile mêlée, six serviettes de toile mêlée du pays.
Pour chacune des pièces, il est précisé si elle sont « neuves », « my usées » ou de « bonne valleur ». Comme on le voit, le trousseau peut comporter des pièces de vêtements qui ont déjà été portées. Certaines semblent d'ailleurs provenir de l'héritage de la tante Marguerite. On constate que la coiffe est une des pièces importantes du costume féminin. Celles ornées de dentelles sont probablement le fruit du travail de la future épouse qui a préparé son trousseau pendant sa jeunesse. Pour donner quelques explications sur les termes utilisés, la toile de ritte est une toile de chanvre tissée avec le fil le plus fin. La toile de marchand est, comme son nom l'indique, une toile achetée, alors que les toiles de pays (ou draps de pays) sont des tissus issus du travail d'un tisserand local, probablement à partir du fil travaillé par la jeune fille, sa mère ou sa tante. Les familles cultivaient le chanvre dans des parcelles de terrain appelées chenevières. La fibre, préparée pendant les veillées, était passée au battoir, grosse meule de pierre, puis peignée plusieurs fois et filée. Le londre est un drap fabriqué en Dauphiné et en Provence, ainsi nommé parce qu'il imitait ceux fabriqués à Londres. Vallance, dauphine et pierre latte, sont aussi des noms d'origine. Parmi les étoffes, il y a de la soie, ce qui montre une certaines aisance. Quant aux pièces du costumes, on voit bien ce que sont les coiffes, corsages, tabliers, chemises, chemisettes, bas de laine. Pour les autres pièces du costume, le mouchoir de col doit être compris comme un châle, le cotillon est une jupe. Les manches pouvaient être amovibles, d'où le fait qu'on les trouve isolées. Enfin, j'ai mis plus de temps à comprendre à quoi correspondait le corps. C'est ce que l'on appelle parfois le corps de robe, qui est l'ancêtre du corset, comme sur cette image d'un costume du XVIIIe siècle, mais pas de Savoie (un excellent article sur le corps/corset : cliquez-ici).

Corps, 18e siècle (entre 1715 et 1725), 
Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris
On remarquera qu'il y a des tabliers pour les grands jours, aux motifs colorés d'indienne, qui étaient alors plus une pièce d'ornement, et des tabliers pour les jours « ouvriers », autrement dit travaillés,  plus modestement en laine et fillet (terme dont je n'ai pas trouvé l'explication). Pour la compréhension de ce trousseau, j'ai largement utilisé ce texte très instructif sur celui d'une jeune fille de Vallorcine (cliquez-ici). J'ai aussi récupéré ces images de costumes féminins savoyards, soit datant de la fin du XIXe siècle, soit de groupes folkloriques modernes.
Quelques liens intéressants pour mieux comprendre le costume savoyard : cliquez-ici, Musée de Moutiers, document pdf.


 

Enfin, derniers apports, « un tour a filer neuf », qui permettra à la future épouse de filer la laine ou le chanvre pour préparer les vêtements du ménage et « un coffre de bois noyer fermé et fermant à la clef », qui est le meuble traditionnel que l'on trouve dans tous les contrats de mariage. Souvent, c'est le père qui construisait ce coffre pour sa fille, comme cadeau de mariage. Dans d'autres régions, comme le Queyras, ces coffres étaient ouvragés et portaient les initiales des mariés. Ce sont des vrais chef d’œuvre d'art populaire. Pour la Savoie, j'ai trouvé quelques photos de coffres de mariage. Dans ce contrat, en l'absence du père, c'est la mère qui offre le coffre, sachant qu'en plus, Claudine Cohendet-Chapot a hérité de « deux autres coffres de bois sapin aussi fermés et fermants à la clef », venant de sa tante Marguerite. Ils devaient évidemment contenir le trousseau de la jeune fille.

Trois exemples de coffres savoyards  « fermés et fermants à la clef » :

Coffre de Haute-Tarentaise, daté de 1774.
Coffre de Val-Cenis, daté de 1651, portant les initiales : A.M et M.M., probablement celles des mariées.
Coffre de Conflans, avec la mention : Favier Honorine, le 31 mai 1895

La société savoyarde était une société patriarcale. Après son mariage, l'épouse n'est pas maître de ses biens. Bien que lui appartenant en droit, la gestion de fait de sa dot est confiée au mari, que l'épouse nomme son « procureur ». Il est d'ailleurs caractéristique que le nom de la mère de l'époux n’apparaît pas. Certes, dans notre cas, elle était décédée depuis longtemps, mais, dans d'autres contrats que j'ai pu consulter à Venthon, les mères des époux ne sont jamais nommées. Pour qu'une femme acquiert une autonomie juridique dans la gestion de ses biens, il faut qu'elle soit veuve. Alors, elle peut personnellement contribuer à la dot de sa fille, comme Anne Deschamps-Bonnat, mais seulement pour les biens qui lui sont propres. Pour les biens de son défunt mari, elle n'a aucune autorité. C'est son fils qui en est responsable, comme nouveau chef de famille. Le statut de minorité juridique de la femme est aussi celui des fils, tant que leurs pères sont vivants. Joseph Cohendt-Chapot est libéré de cette tutelle et jouit totalement de ses droits, d'où sa présence au contrat de mariage. La situation du futur époux est tout autre, puisque son père de 73 ans vit encore. Bien qu'âgé de 35 ans, Joseph Jaquin est toujours sous la tutelle de son père, autrement en minorité juridique. Il est nommément stipulé que la dot est reçue par le père et le fils conjointement et que pour l'emploi qui en sera fait, Joseph Jaquin agira sous l'autorité de son père. Il ne sera libéré de la tutelle de son père que par le décès de celui-ci.

Les clauses du contrat ayant été rédigées et portées à la minute du notaire, les parties et les témoins sont appelés à signer. Joseph Cohendet-Chapot et son oncle Jean François Deschamps-Bonnat signent à la minute. Tous les autres, c'est à dire les époux Joseph Jaquin et Claudine Cohendet-Chapot, et leurs parents respectifs François Jaquin et Anne Deschamps-Bonnat ne peuvent signer « pour ne scavoir de ce enquis », selon la formule traditionnelle.

Le mariage a eu lieu 5 jours après, le lundi 1er août 1763 en l'église de Venthon. Avec son épouse, ils ont eu 6 enfants, dont seulement trois ont vécu : Donat, né en 1765, Claude, notre ancêtre, né en 1767 et Andréanne, née en 1768. Joseph Jaquin a succédé à son père dans le domaine familial, à la mort de celui-ci le 20 décembre 1764 à 75 ans. Claudine Cohendet-Chapot est morte à l'âge de 44 ans, le 14 mai 1781. Veuf avec 3 enfants, dont l'aîné a seulement 15 ans, Joseph Jaquin se remarie 4 mois après le décès de sa première femme, le 23 juillet 1781. Il était rare qu'un homme reste veuf très longtemps. Le délai très court, qui peut nous paraître choquant, est pourtant habituel. Joseph Jaquin a peu survécu à ce deuxième mariage, car il est mort 4 mois après, le 15 novembre 1781, à l'âge de 53 ans.


Venthon est un petit village sur le pentes en face d'Albertville, au confluent de l'Arly, la rivière qui passe à Albertville, et du Doron, qui descend du Beaufortain. Il se compose d'un hameau principal, où se trouve l'église, et de plusieurs hameaux disséminés sur les pentes. Sur le site de la commune, le village est ainsi décrit :
« La commune de Venthon, voisine d’Albertville, son chef-lieu de canton et d'arrondissement, s'étend sur un petit plateau fort gracieux, situé sur les pentes inférieures des flancs boisés de la Roche Pourrie, à 520 mètres d’altitude. La forme de son territoire, qui mesure environ 250 hectares, serait à peu près celle d’un triangle isocèle. A l'ouest, le cours de l’Arly formerait la base de ce triangle sur une longueur d'environ 800 mètres ; le blockhaus du Laitelet en serait, à l'est, le sommet, donnant ainsi à la commune une longueur de 3 km. Au nord, contre Césarches, la limite est constituée par le cours du Doron, sur une longueur de 1 200 mètres, et contre Queige par le ruisseau descendant du Laitelet, sur tout son parcours, qui est de 1 km et demi. La limite est tracée au sud par un petit ruisseau (le Staciez) affluent de l’Arly, et ensuite par une ligne idéale allant de sa source jusqu’au Blockhaus du Laitelet. »
En 1793, la commune comptait 218 habitants. Tout au long du XIXe siècle, ce chiffre a oscillé entre 250 et 300 habitants. Aujourd'hui, la commune abrite plus de 600 habitants.


 Quelques vues anciennes et modernes de Venthon :









Pour finir, il est toujours bon de rappeler que l'orthographe des noms de famille variait beaucoup, au gré des différents actes, voire au sein d'un même acte. C'est comme si chaque rédacteur (curé, notaire, etc.) choisissait sa propre orthographe. Ainsi, on trouve concurremment les formes Jacquin et Jaquin. L'acte que j'ai décrit opte pour Jaquin. Quant à Cohendet-Chapot, nom double comme on en trouve de très nombreux dans cette région, il a pris, pour la première partie, des orthographes très variées : Coendet, Choendet, Choindet, Quendet, Cohendet qui est la forme que l'on trouve aujourd'hui.Quant à Chapot, on trouve les variantes Chappot, Chappoz et Chapoz. Le nom double Cohendet-Chapot n'a pas perduré. Au XIXe siècle, l'usage a prévalu de n'utiliser que Chapot. C'est ainsi que Donat Chapot, cultivateur âgé de 56 ans, descendant de Joseph Cohendet-Chapot, est le témoin du décès de Joséphine Uginet-Chapot [17], veuve de Joseph Barféty, descendante de Joseph Jaquin, par sa mère. Ils sont ainsi cousins issus-issus-de-germain, mais, malgré ce degré de parenté éloigné – nous sommes en 1905, soit 150 ans après le mariage qui a uni les 2 familles – l'acte note que Donat Chapot est le cousin de la décédé.

Jeanne Jacquin (1803-1892), petite-fille de Joseph Jaquin et Claudine Cohendet-Chapot.
Le contrat de mariage passé devant le notaire Viallet a fait l'objet d'une procédure d'enregistrement par l'administration fiscale de l'époque, ce qui s'appelait alors l'insinuation. Les registres d'insinuation du bureau de Conflans ont été numérisés sur le site des Archives départementales de la Savoie. C'est sur la base de ces documents que j'ai transcrit l'acte que j'ai analysé ici.

Bureau du tabellion de Conflans, Registre d'insinuation 10/01/1763-26/12/1763 (2C 1527),vue 549
Archives départementales de Savoie (lien vers l'original, aller à la vue 549).
Bureau du tabellion de Conflans, Registre d'insinuation 10/01/1763-26/12/1763 (2C 1527),vue 550
Archives départementales de Savoie (lien vers l'original, aller à la vue 550).

La transcription littérale est accessible à ce lien : cliquez-ici.
Pour vous donner un aperçu de la difficulté de la transcription, un extrait du début :
Il s'agit d'une écriture classique du XVIIIe siècle, relativement lisible (c'est une question d'habitude). Ce qui fait la difficulté de la lecture est l'absence presque totale de ponctuation, les majuscules placées aléatoirement, les abréviations (hoñe, pñt), l'orthographe parfois un peu hésitante et surtout, une construction de phrase complexe, avec de nombreuses redites, sans qu'une quelconque ponctuation permette d'en faciliter la lecture. Il y a quelques mots anciens, mais, pour un texte notarié vieux de 250 ans, ils sont relativement peu nombreux.


L'acte de mariage de Joseph Jaquin et Claudine Cohendet-Chapot, le 1er août 1763 :
Transcription :
Le premier d'aout 1763 ont été épousés apres les trois proclamations
faites sans avoir découvert aucun empechement et ont reçu
la benediction nuptiale Joseph fils d'hble françois
Jaquin et la claudine fille de feu hble claude quendet
chapot tous deux de cette paroisse et c'est en presence
du Sr Antoine Viallet notaire et secretaire de cette paroisse
d'hble françois Deschamps bonnat de la Bottiere paroisse
de conflans, de Loüis hyvers besson et de plusieurs autres
personnes de cette paroisse
Comme pour le contrat de mariage, les mères ne sont pas citées dans cet acte. Les témoins sont le notaire qui a reçu le contrat de mariage, l'oncle de Claudine Cohendet-Chapot, déjà témoin  chez le notaire et simplement prénommé François dans cet acte et Louis Hyvers-Besson, autre oncle par alliance de l'épouse.

Lien vers la généalogie de Joseph Jaquin et Claudine Cohendet-Chapot : cliquez-ici.
Lien de parenté avec ce couple : cliquez-ici.

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