Émile Roux-Parassac et Auguste Vagnat sont deux personnalités bien oubliées des Hautes-Alpes. Le premier a été surnommé le barde alpin. Né Émile Roux (Sisteron 22/5/1874 - Paris XIVe 28/7/1940), il prit le pseudonyme de Parassac du nom d'un hameau de la commune de Veynes, où il passa une partie de sa jeunesse. Il fut un écrivain prolixe, donnant dans tous les genres : poésies, romans, théâtre, etc. Il fut aussi un infatigable conférencier, ardent défenseur et promoteur de ses alpes natales.
Auguste Vagnat (Briançon 4/11/1851 - Paris Ve 23/12/1914) est un médecin issu d’une ancienne famille briançonnaise. Il exerça sa profession à Briançon, où il se distingua lors d'une grave épidémie locale. Sa conduite lui valut d'être nommé médecin du service départemental des Hautes-Alpes.
Conseiller municipal de Briançon, puis conseiller général de ce canton en 1885, Auguste Vagnat devint maire de Briançon en 1897. A ces titres divers, il prit une part active dans l'action des élus du département. S'intéressant à toutes les questions de sport, il fut également élu président de la section de Briançon du Club alpin français.
Il fut sénateur des Hautes-Alpes de 1900 jusqu’à son décès en 1914. Au Sénat, il siègea au groupe de la gauche démocratique. Républicain radical et protectionniste en économie sociale, il établit, dès son arrivée à la Haute Assemblée, un rapport remarqué sur l'hygiène, la salubrité des mines et la santé des travailleurs, puis d'autres sur le travail des enfants dans les établissements industriels, sur l'amnistie. Nommé secrétaire du Sénat en janvier 1909, il conserva ce poste jusqu'à la fin de l'année 1912.
Il existait un lien particulier entre notre arrière-grand-père Hippolyte Escalle et Auguste Vagnat. J’ai toujours pensé que celui-ci avait été le mentor en politique de notre arrière-grand-père qui a suivi ses traces d’abord comme maire de Briançon, puis comme conseiller général du canton de Briançon. Cela aurait pu aller jusqu’au Sénat, mais Hippolyte Escalle n’a pas été élu. Preuve de l’amitié qui existait entre les deux hommes, que onze ans séparaient, Auguste Vagnat est invité au Mas de Chaix au printemps 1902 lorsque les filles Escalle ont fait leur communion. Avec son physique très caractéristique, il apparaît sur cette belle photo de groupe que j’ai trouvée récemment :
Auguste Vagnat (Briançon 4/11/1851 - Paris Ve 23/12/1914) est un médecin issu d’une ancienne famille briançonnaise. Il exerça sa profession à Briançon, où il se distingua lors d'une grave épidémie locale. Sa conduite lui valut d'être nommé médecin du service départemental des Hautes-Alpes.
Conseiller municipal de Briançon, puis conseiller général de ce canton en 1885, Auguste Vagnat devint maire de Briançon en 1897. A ces titres divers, il prit une part active dans l'action des élus du département. S'intéressant à toutes les questions de sport, il fut également élu président de la section de Briançon du Club alpin français.
Il fut sénateur des Hautes-Alpes de 1900 jusqu’à son décès en 1914. Au Sénat, il siègea au groupe de la gauche démocratique. Républicain radical et protectionniste en économie sociale, il établit, dès son arrivée à la Haute Assemblée, un rapport remarqué sur l'hygiène, la salubrité des mines et la santé des travailleurs, puis d'autres sur le travail des enfants dans les établissements industriels, sur l'amnistie. Nommé secrétaire du Sénat en janvier 1909, il conserva ce poste jusqu'à la fin de l'année 1912.
Il existait un lien particulier entre notre arrière-grand-père Hippolyte Escalle et Auguste Vagnat. J’ai toujours pensé que celui-ci avait été le mentor en politique de notre arrière-grand-père qui a suivi ses traces d’abord comme maire de Briançon, puis comme conseiller général du canton de Briançon. Cela aurait pu aller jusqu’au Sénat, mais Hippolyte Escalle n’a pas été élu. Preuve de l’amitié qui existait entre les deux hommes, que onze ans séparaient, Auguste Vagnat est invité au Mas de Chaix au printemps 1902 lorsque les filles Escalle ont fait leur communion. Avec son physique très caractéristique, il apparaît sur cette belle photo de groupe que j’ai trouvée récemment :
Détail :
Auguste Vagnat est décédé pendant la première guerre mondiale à son domicile parisien du 4 rue de l’Abbé de l’Épée. Il a été inhumé provisoirement au cimetière de Bagneux, en banlieue parisienne. Mais sa place était à Briançon. C’est à ce moment qu’intervint notre arrière-grand-père qui œuvra non seulement pour que l'on ramène les restes d’Auguste Vagnat à Briançon, mais aussi pour que l’on élève un monument funéraire en son hommage. Ce monument se trouve aujourd’hui au cimetière de Briançon :
Le modèle en plâtre du médaillon en bronze portant le portrait d’Auguste Vagnat, sculpté par Jean Chorel se trouve au grenier, à Mas de Chaix.
Émile Roux-Parassac, toujours prompt à rendre hommage à un Haut-Alpin, lui consacre une petite plaquette parue en 1935 : Un grand alpin. Auguste Vagnat. 1851-1914., Gap, Éditions Louis Jean, 1935, in-8°, 64 pp., 4 planches hors-texte.
Parmi le tirage de 25 exemplaires sur beau papier, il en donne un à notre arrière-grand-père avec un envoi :
Dans ce texte, Émile Roux-Parassac rend plusieurs fois hommage à Hippolyte Escalle, dans le style souvent dithyrambique qui est le sien.
Dans le texte introductif :
Merci à tous ceux dont la collaboration, le souvenir et le concours permirent de mener à bien une œuvre chère à tous.
A vous d'abord, Hippolyte Escalle, modèle de la fervente amitié. Vous êtes l'artisan de la consécration de celui que vous avez tant apprécié, si justement estimé. A ses côtés ou le continuant vous avez partagé sa belle tâche à la Mairie, puis au Conseil Général, en vous inspirant de sa conduite. A son nom, les Alpes attachent le vôtre.
Un peu plus loin, il cite « l'admirable Hippolyte Escalle », l’« infatigable et excellent maire, M. Escalle » ou « les prodiges de dévouement d'Hippolyte Escalle ». Rappelons qu’Hippolyte Escalle a été maire de Briançon de 1910 à 1919. A ce titre, il dirigea la ville lors de la première guerre mondiale. Émile Roux-Parassac, qui était très patriote et militariste, reproduit un discours prononcé par notre arrière-grand-père le 14 août 1914 lors du départ pour le front du 159e régiment d’infanterie stationné à Briançon :
Mon Colonel,
Au moment précis où votre beau régiment fait joyeusement le premier pas dans la direction où l'appelle le Grand Devoir, la population briançonnaise à laquelle il est uni par tant de liens étroits, d'estime et d'affection réciproques, la population briançonnaise, dis-je, a tenu à venir lui exprimer ses vœux les plus ardents, pour la réussite de la noble tâche à laquelle vous courrez tous avec tant d'ardent patriotisme et de sublime abnégation.
Croyez, mon Colonel, que nous suivrons pas à pas votre beau et vaillant régiment, partout où les circonstances le conduiront. Croyez que notre cœur vibrera à l’unisson de celui de ces braves soldats, qui, sous votre conduite, vont infliger à un ennemi aussi vil que cynique, la peine que méritent les fourbes traditionnels de notre belle France.
Nous avons mieux que l'espérance, nous avons la foi la plus absolue dans les destinées de notre chère Patrie et c'est dans cette assurance que nous saluons respectueusement le Drapeau du 159e et que, à vous, mon colonel, et à tous vos vaillants officiers, sous-officiers et soldats qui forment la famille qui part, nous adressons nos vœux de glorieux retour pour une Patrie, toujours plus belle, toujours plus forte et toujours plus noble.
Au revoir, mon Colonel, et avant de vous quitter, laissez-moi pousser le cri de : Vive la France ! Vive le 159e !
Émile Roux-Parassac conclut : « Cette
allocution, si simple, si touchante, si pleine de grandeur et d'ardent
patriotisme, de M. Escalle résume les sentiments de tous les
Briançonnais et de tous les Alpins. Honneur donc à Briançon. »
Parmi les soldats qui partaient au front se trouvait le gendre d'Hippolyte Escalle, Ernest Deydier, qui perdit la vie quelques jours plus tard, le 1er septembre, au col de la Chipotte.
Après ces pages fort patriotes, Émile Roux-Parassac revient à Auguste Vagnat. Il rappelle d’abord que dès 1916, on donna son nom à une rue de Briançon :
Parmi les soldats qui partaient au front se trouvait le gendre d'Hippolyte Escalle, Ernest Deydier, qui perdit la vie quelques jours plus tard, le 1er septembre, au col de la Chipotte.
Après ces pages fort patriotes, Émile Roux-Parassac revient à Auguste Vagnat. Il rappelle d’abord que dès 1916, on donna son nom à une rue de Briançon :
En pleine guerre, le 5 février 1916, le Maire de Briançon, Escalle, proposait et faisait accepter, en premier hommage de pieux souvenir, le nom de Vagnat, à la rue, de toutes sa plus familière, celle qui mène de la Grande Gargouille au belvédère où chaque jour il s'attardait si volontiers.
Le rapport au Conseil Municipal comprend une brève notice et la suivante conclusion :
« Monsieur le Docteur Vagnat, dont les capacités professionnelles étaient hautement reconnues par tous, était surtout le médecin des pauvres. D'un dévouement hors de pair, il n'hésita jamais, quelles que fussent les conditions climatériques, à répondre à l'appel des familles ; d'un désintéressement absolu, il prodiguait ses soins à tous et particulièrement aux indigents que, bien souvent, il assistait encore de sa bourse.
« Toutes ces raisons firent que le Docteur Vagnat était universellement estimé, même par ses adversaires politiques.
« En honorant sa mémoire par l'attribution de son nom à une des rues de Briançon, le Conseil Municipal accomplit un pieux devoir, approuvé par l'unanimité de la population.
« Briançon, 5 février 1916.
« Le Maire : ESCALLE ».
Puis en 1926, le corps d’Auguste Vagnat est rapatrié à Briançon :
Deux fois, discrètement le sénateur Victor Bonniard, autre Alpin qui n'a pas sa part de gratitude, renouvela la concession. On attendit le moment propice. À Briançon, Hippolyte Escalle, dont l'amitié ne saurait être exprimée par des mots, impuissants à la louer ; à Paris, de même cœur, Louis Reynaud, Directeur du personnel à la Recette des Finances, Trésorier honoraire et ancien percepteur de Briançon, se préoccupent plusieurs années durant du transfert.
[...]
Fin mars, eut lieu l'exhumation. Par lettre à Louis Reynaud, du 8 avril 1926, Hippolyte Escalle, maire, s'exprimait ainsi :
« Mon cher ami,
« Je viens vous remercier bien sincèrement de toutes les démarches que vous avez bien voulu faire pour ramener dans sa terre natale la dépouille mortelle de notre regretté sénateur Vagnat.
« Nous avons pris le corps en gare le premier avril et l'avons déposé provisoirement en attendant de le faire inhumer dans une concession... ».
Et nous nous occupâmes du monument. Dès décembre 1914, en envoyant à Escalle une longue lettre, à peine apprise la pénible nouvelle, je proposai cet hommage, certain de l'approbation de celui qui fut et reste le modèle dans l'amitié.
Pour finir sur une note un peu plus légère, une caricature d’Auguste Vagnat par Eugène Tézier.
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