jeudi 19 avril 2018

Les tombes de nos ancêtres

Aujourd'hui, je vais faire un point sur les tombes de nos ancêtres. Ayant déjà visité quelques cimetières et photographié les tombes que j'ai découvertes, je peux donner un premier inventaire par branches familiales. C'est en faisant ce travail que j'ai pris conscience de la différence importante entre nos branches paternelle et maternelle. C'est du côté paternel que l'on trouve le plus grand nombre de tombes, les plus anciennes et les plus monumentales. En regard, du côté maternel, les tombes sont plus modestes, moins anciennes, voire inexistantes. Cette différence s'explique par plusieurs raisons, dont la plus importante me semble être la philosophie de vie que sous-tend cet attachement aux tombes. Les tombes monumentales de Grenoble symbolisent une culture qui valorise la lignée familiale, le culte des morts, voire presque le culte des ancêtres, et la volonté de représentation sociale auprès de la communauté. A l'inverse, les tombes inexistantes de la famille Magron/Duthu semblent signifier un moindre attachement à nos ancêtres décédés, que l'on pourrait résumer par cette phrase : "Quand on est mort, on est mort". Autrement dit, rien ne sert aux vivants d'attacher trop d'importance à nos morts et surtout à leurs tombes. Cela ne préjuge en rien des liens d'affection qui ont pu exister envers eux.

Commençons la visite.

Famille Barféty

La tombe la plus ancienne est celle de Joseph Barféty (1816-1883) [16] et Joséphine Uginet-Chapot (1830-1902) [17] qui se trouve à Venthon (Savoie), là où ils vivaient lors de leurs décès. Cette tombe abrite aussi Jeanne Jacquin (1803-1892) [35], la mère de Joséphine Uginet-Chapot.



La tombe est envahie par la végétation. Pour photographier la plaque, j'ai dû dégager le lierre envahissant qui la masquait.

A la génération suivante, Ferdinand Barféty et son épouse Marie Donnet sont enterrés dans la tombe de la famille Donnet au cimetière de Voiron. Cette tombe abrite 3 générations d'ancêtres : Charles Donnet (1848-1928) [18] et Joséphine Girard (1852-1915) [19] ; Ferdinand Barféty (1862-1940) [8] et Marie Donnet (1875-1956) [9] ; André Barféty (1896-1983) [4] et Anne-Marie Quiney (1906-1991) [5].



Famille Donnet

C'est la famille la plus riche (si j'ose dire) en tombes anciennes. C'est la branche de notre famille dans laquelle on trouve le plus de tombes abritant des ancêtres de la 7e génération (les arrière-grands-parents de nos arrière-grands-parents). 

La tombe de la famille Donnet se trouve à Albertville.


On y trouve Joseph Donnet (1780-1845) [72] et Agathe Berthoud (1791-1875) [73] et leur fils Jean-Baptiste Donnet (1812-1869) [36], avec sa première épouse, notre ancêtre Joséphine Plaffet (1822-1851) [37]. En revanche, comme on l'a vu, la génération suivante se trouve à Voiron.

Dans les autres branches de cette famille, la tombe la plus impressionnante est sans conteste celle des familles Charmant, Beauregard et Armand au cimetière Saint-Roch de Grenoble. Elle contient pas moins de 33 personnes, mais seulement un seul de nos ancêtres, Antoine Charmant (1794-1876) [78]. Son épouse, Benoîte Revol n'est pas enterrée ici, car ses restes ont dû disparaître avant l'acquisition de cette concession qui doit dater des années 1870. Sa mémoire est rappelée sur la plaque. Les autres personnes de cette tombe sont les descendants de Julien Charmant, leur fils, alors que nous descendons de leur fille Louise Charmant.



Louise Charmant et son mari Antoine Girard sont enterrés dans la tombe Girard du cimetière Saint-Roch, conçue selon le même principe, mais on n'y trouve "que" 18 personnes. Y sont donc inhumés : Joseph Girard (1791-1868) [76] et Jacqueline Rosset (1798-1870) [77] ; Antoine Girard (1818-1896) [38] et Louise Charmant (1832-1860) [37]. Le reste de la tombe est occupé par la famille de leur fils Pierre Girard, alors que nous descendons de sa sœur Joséphine Girard qui est enterrée à Voiron avec son mari Charles Donnet.



En conclusion, les tombes de 6 des 8 arrière-grands-parents et celles de tous les grands-parents de Marie Donnet sont connues. Pour les 2 arrière-grands-parents manquants (Louis Plaffet (1798-1855) [74] et Françoise Neyret (1800-1825) [75]), il faudrait faire un recherche au cimetière de Faverges (Haute-Savoie) pour vérifier si elle existe encore.

Famille Quiney

Les deux tombes Quiney et Favier se trouvent côte-à-côte au cimetière de Chambéry.
Dans la tombe Quiney, on trouve : Henri Quiney (1827-1889 [20] et son épouse Anne-Marie Favier (1838-1923) [21] et leur fils Joseph Quiney (1872-1936) [10] et son épouse Nelly Bardin (1882-1962) [11].



Dans la tombe voisine, ce sont le grand-père et les parents d'Anne-Marie Favier : Joachim Favier (1814-1882) [42], son épouse Laure Folliet (1816-1872) [43] et son père Étienne Favier (1786-1866) [84]. Où se trouve l'épouse de ce dernier, Françoise Millex (1777-1834) [85] ? Sa tombe a peut-être été détruite avant le décès de son mari Étienne Favier, pour lequel a été achetée la concession en 1866. Ses reste n'ont pu y être transférés.



Il y a quelques années, je suis allé à Crécy-la-Chapelle (Seine-et-Marne) pour chercher la tombe de Charles Quiney (1794-1867) [40], le père d'Henri Quiney. Elle n'existait pas.

Famille Bardin

La tombe de la famille Bardin à Charavines est construite sur le même modèle que celle des Girard et des Charmant à Grenoble, c'est-à-dire sous forme d'un mur reprenant un nombre important de noms. En l'occurrence, on y trouve 22 personnes, depuis le premier enterré, Jean-Baptiste Bardin, en janvier 1856, jusqu'à Hélène Bardin qui y repose depuis janvier 2015.  On y trouve donc un arrière-grand-père d'une de nos arrière-grands-mères, Jean-Baptiste Bardin (1775-1865) [88], puis les deux générations suivantes : Élisée Bardin (1810-1866) [44] et son épouse Marie Lombard (1814-1889) [45], leurs fils Marc Bardin (1845-1926) [22] et son épouse Maria Froment (1847-1926) [23]. L'épouse de Jean-Baptiste Bardin, Alexandrine Buisson (1788-1834) [89] est absente de cette tombe.


Je suis allé au cimetière de Villard-Saint-Christophe pour chercher une éventuelle tombe de la famille Froment, mais il n'y en a pas. Il n'y a d'ailleurs aucune tombe vraiment ancienne dans ce cimetière.

Famille Magron

Nous arrivons dans une famille qui se caractérise par le faible nombre de tombes. Même celle de nos arrière-grands-parents, Gabriel Magron (1869-1946) [12] et son épouse Berthe Duthu (1875-1955) [13], qui se trouvait à Château-Arnoux (Alpes-de-Haute-Provence) a disparu. C'est visiblement un choix dû à un moindre attachement aux tombes, qui est presque à l'extrême opposé des tombes monumentales du cimetière de Grenoble.

Dans cette famille, il n'existe, à ma connaissance, que la tombe de Jules Magron (1818-1892) [24], au cimetière de Prauthoy (Haute-Marne). Comme on le voit, elle est en piteux état (c'est la tombe qui est penchée, pas le photographe !)


S'y trouve la première épouse de Jules Magron, Zélia Dargentolle (1820-1861), mais pas la seconde, notre ancêtre, Céline Prodhon (1831-1909) [25]. Peut-être que son décès à Pont-l'Évêque (Calvados) explique que son corps n'ait pas été ramené à Prauthoy.

La tombe de nos grands-parents Magron, André Magron (1899-1996) [6] et Louise Escalle (1903-1994) [7] se trouve au cimetière de Bron (Rhône), mais je n'ai pas de photo.

Famille Duthu

A ma connaissance, il n'y a aucune tombe. Pour en avoir le cœur net, il faudrait aller au cimetière de Beaune où l'on trouverait peut-être la tombe des parents de Berthe Duthu, Auguste Duthu (1835-1899) [26] et Pauline Poirier (1844-1895) [27].

Famille Escalle

La seule tombe est celle qui abrite nos arrière-grands-parents Hippolyte Escalle (1862-1939) [14] et Marie Roux (1868-1937) [15] au cimetière de Briançon.



Cette tombe abrite aussi notre père Alain Barféty (1932-2010) [2].

Dans les années 1980, nous étions allés à La Motte-en-Champsaur. Dans l'ancien cimetière qui jouxtait l'église, se trouvaient les tombes, en mauvaise état, de Paul Gaignaire (1794-1870) [58], de son épouse Rosalie Gentillon (1807-1868) [59] et de leur fille Zoé Gaignaire (1839-1918) [29], épouse Escalle. Quelques années plus tard, elles avaient toutes disparu.

Famille Roux

Comme pour la famille Duthu, il n'y a aucune tombe pour cette branche familiale. Une visite au cimetière de La Salle-les-Alpes montre qu'il n'y quasiment pas de tombes anciennes, là où on aurait pu trouver la tombe des parents de Marie Roux, Denis Roux (1830-1877) [30] et Joséphine Salle (1836-1896) [31]. Visiblement, l'usage des concessions perpétuelles était moins répandu dans ce cimetière. Cela, associé à une politique active de récupérations des tombes anciennes, explique probablement cette absence de tombes.

Aux termes de cette revue, et sous réserve des tombes qui restent à découvrir, je peux donner une statistique des tombes subsistantes par génération :
3e génération (grands-parents) : 4 sur 4.
4e génération (arrière-grands-parents) : 6 sur 8.
5e génération :  9 sur 16, dont 8 sur 8 dans la branche paternelle.
6e génération : 9 sur 32, toutes dans la branche paternelle.
7e génération : 8 sur 64, toutes dans la branche paternelle.

Il reste quelques visites de cimetière en perspective.

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